BACCALAURÉAT GÉNÉRAL – Sujet bac ES France – Annale SES 2017 – spécialité économie approfondie – SESSION 2017SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALESENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ Économie approfondie Série : ES

Durée de l’épreuve : 1 heure – Coefficient : 2

L’usage de la calculatrice est interdit.

Le candidat traitera, au choix, l’un des deux sujets suivants.

Il est demandé au candidat de répondre à la question posée par le sujet :

  • en construisant une argumentation ;
  • en exploitant le ou les documents du dossier ;
  • en faisant appel à ses connaissances personnelles.

II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.

Ce sujet comporte deux documents.

À quelles difficultés est confronté le financement de la protection sociale en France ? Vous pourrez privilégier le cas du système de santé.

DOCUMENT 1

Le système français d’assurance-maladie est bien connu. Il repose sur une prise en charge publique partielle complétée éventuellement par le recours à une assurance privée ou à une mutuelle. […]
En présence d’aléa moral, il est optimal pour l’assureur de laisser une partie des dommages à la charge de l’assuré. En effet, c’est la seule façon pour inciter ce dernier à implémenter1 les actions qui permettraient de réduire le risque. S’il était assuré à 100 %, il n’aurait aucun intérêt à les mettre en œuvre. Dans le cadre de l’assurance-maladie, cela signifierait un recours excessif au système de soins […]. Mais ceci n’est plus le cas si le contrat d’assurance stipule qu’une partie des dommages reste à la charge de l’assuré ; dans ce cas il est incité à réduire ses risques. [… ] Cependant, si le patient trouve une autre compagnie d’assurance prête à prendre en charge son ticket modérateur2, il aura intérêt à cumuler ce contrat complémentaire avec son contrat initial. Le cumul des deux contrats réduit évidemment ses incitations à réduire ses risques.

Source : «  Réflexions sur l’organisation du système de santé », Gilles SAINT-PAUL, Conseil d’analyse économique, 2012.

1 Implémenter : ici, mettre en œuvre.
2 Ticket modérateur : part restant à la charge de l’assuré.

DOCUMENT 2

Dépense de santé1 (en euros) remboursée par habitant selon l’âge, en 2008, en France

annale ses sujet bac ses spécialité économie approfondie 2017

Source : « Vieillissement, longévité et assurance maladie », Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, 2010.

1 Dépense de santé remboursée par l’assurance maladie obligatoire (comprenant les soins hospitaliers et les soins de ville), avant remboursement par l’assurance maladie complémentaire.
2 Soins effectués en cabinet de ville, dispensaires, centre de soins ou lors de consultations externes.

Ce sujet comporte un document.

Comment les barrières à l’entrée permettent-elles aux entreprises d’exercer un pouvoir de marché ?

DOCUMENT

Des barrières à l’entrée persistent donc sur les marchés bancaires qui empêchent l’entrée des banques les plus efficientes1 sur les marchés étrangers et par conséquent préviennent l’augmentation de la concurrence sur les marchés bancaires européens. Les coûts de changement de banque […] peuvent constituer ces barrières à l’entrée. Il existe en effet pour les consommateurs de services bancaires des coûts à changer de banque (coûts de transaction de fermeture des comptes, coûts en termes de confiance à changer d’interlocuteur bancaire). La relation de clientèle banque-emprunteur est l’une de ces barrières à l’entrée. En effet, […] une banque qui consent un prêt à un emprunteur en apprend plus sur les caractéristiques de cet emprunteur que les autres banques. Elle acquiert donc un avantage comparatif d’information qu’elle peut exploiter ultérieurement. L’existence de ce pouvoir de marché informationnel constitue ainsi une entrave à la libre concurrence : elle peut permettre à des banques en place de prévenir l’entrée de banques plus efficientes et ce, d’autant plus que les banques en place auront constitué une clientèle importante.
[…] Les banques extraient une rente de monopole2 sur leurs anciens clients à plus faible risque de défaillance car elles savent, contrairement à leurs concurrentes, que ces emprunteurs sont moins risqués que la moyenne. Elles peuvent par conséquent leur proposer des taux sur les crédits inférieurs à ceux de la concurrence, mais néanmoins supérieurs à ceux qu’elles devraient leur tarifer compte tenu du plus faible risque de défaillance de ces clients.

Source : « Le rôle de la relation de clientèle comme barrière à l’entrée sur les marchés bancaires », Laurent WEILL, Revue économique, 2002.

1 Efficientes : ici, synonyme de performantes.
2 Rente de monopole : profit lié à une situation de monopole.

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